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 "On vit deux fois" => 9 chapitres

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AuteurMessage
Kitsune
L'égérie
L'égérie
Kitsune


Messages : 105
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MessageSujet: "On vit deux fois" => 9 chapitres   "On vit deux fois" => 9 chapitres Empty2012-06-09, 17:21

Fic commencée il y a... des années je crois bien ? et qui se continue au fur et à mesure. Je ne sais pas si il y aura une fin un jour, mais sait-on jamais...
En tout cas, bien qu'elle ne soit pas d'un très haut niveau, ni particulièrement passionnante, je l'aime bien et je crois qu'elle me tient à coeur ^^ Sur ce, j'espère pour vous une bonne lecture !

Chapitre 1 : Souvenir et passé



Le passé...

Qui suis-je ?
Question facile, souvent posée, parfois trop d'ailleurs. Mais bon, je vais quand même tenter d'y répondre.
J'ai eu différents noms : Kitana, Tsunami et pour finir Neko... Mais ma toute dernière famille, se disant que ces 3 noms faisaient tout de même partit de moi et de mon histoire ne m'ont pas vraiment renommé, mais ont pris chaque première syllabe et les ont assemblé ; Kitsune était née. Prénom bien tombé, pour une Mentali...

Eh oui ! Je suis passé par 4 logis déjà, enfin, « logis » est un grand mot qui ne conviens pas à tous les endroits où j'ai temporairement habité... Il y a eu des maisons, c'est vrai, mais aussi d'autres endroits bien plus sordides et froids, dans tous les sens du terme. Pour éclaircir les choses, voilà mon histoire.

Lorsque je suis née j'avais déjà une couleur étrange : j'étais un Evoli blanc, totalement blanc, sauf mes yeux d'un bleu ciel apparemment magnifique. J'étais « cro meugnone » comme l'éleveur disait. Mais directement, comme mes autres frères et sœurs, on m'a enlevé de ma mère : c'était le protocole pour me sociabiliser... même si il ne fait que nous affaiblir et nous donner la haine de l'homme, mais passons.

On m'a emmené dans le laboratoire de l'élevage, endroit où les scientifiques nous tournent dans tous les sens, et au moindre « défaut » repéré, nous emmènent dans une salle, dont jamais personne n'est ressortit. Quelle méthode utilisaient-ils pour nous faire disparaître ? Bonne question à laquelle je ne préfère jamais connaître la réponse.
J'ai réussit tous les tests haut la patte, et ma couleur, heureusement pour moi, ne fut pas considéré comme une tare génétique, mais comme un « don », ce qui les arrangeait aussi car ils pouvaient ainsi me revendre à un prix bien plus élevé.

Aussitôt dit, aussitôt fait, me voilà emballé dans un carton, pour une destination inconnue !
Tout ce que je sais, c'est que j'ai été balloté pendant une journée et une nuit très exactement, grâce aux trous situés sur le côté de ma minuscule boîte pour respirer, laissant passer un flot de lumière et de poussière, parfois presque opaque !
La première chose que j'ai vu lorsque mon carton fut ouvert, c' était deux petites mèches blondes et bouclées, soigneusement démêlées suivie précipitamment par deux jolies mains un peu potelées...
J'étais dans un maison de riche à première vue : robes de soie pour les femmes, costumes noir pour les hommes et dorures au plafond...

J'ai donc rencontré comme ça ma première maîtresse, dont j'étais le cadeau d'anniversaire, malheureusement vite oublié dans un coin de la chambre... Peu de temps après, ils m'ont donné à un cousin à eux. Même scénario, on s'occupe de moi au début, on m'oublie à la fin, et cette fois-ci, on m'abandonne devant le porche d'une personne qui adore les Pokémons : c'était au moins ça de gagné...

Cette femme, je n'ai pas pu la voir pendant un moment lorsque j'étais chez elle : par grand manque d'eau, je me suis évanouie dans la boîte exiguë... D'ailleurs, pendant ce sommeil de quelques jours (et oui, rien que ça !) j'ai rêvé...
J'avais des ailes de Roucarnage, mais aussi blanches que moi, avec tout de même quelques reflets bleus par ci-par là... et je volais tranquillement, ou du moins j'essayais : ma technique de vol n'étais pas assez perfectionnée, je lévitais plus qu'autre chose, mais c'était un début. Puis petit à petit, tout devint flou et je suis retombée dans un sommeil profond, noir et obscur...

Lorsqu'elle m'a vu sur le paillasson, elle a décidé de m'élever le temps que je grandisse un peu, mais elle savait qu'elle ne pourrait me garder indéfiniment, étant handicapée et voyant que j'étais faite pour découvrir le monde...
Elle prit soin de moi comme personne ! Nourriture adaptée, et surtout, une confiance irréprochable.
Je ne peux me souvenir avec précision de son visage... la vue n'est de toute manière pas très importante mais en voici une petite description, le peu dont je me souviens : elle sentait bon la lavande, avait la peau douce d'une jeune femme qui reste régulièrement au Soleil et s'hydrate la peau à l'aide de recettes de plantes et des cheveux bruns et soyeux dans lesquels j'adorais me glisser pour m'abriter, me réchauffer ou pour jouer avec elle et entendre son rire, si présent au fond de mon coeur.

Après m'avoir appris à reconnaître les baies comestibles, connaître l'heure grâce au soleil, me repérer grâce aux astres du soir et enfin à développer mes sens, elle m'a relâchée, un soir d'été.
C'est ce même soir, juste avant que le soleil ne se couche, que je suis devenu un Mentali, grâce à tous ses soins. Encore une fois, ma couleur n'était pas normale, je n'étais pas violette comme j'aurais dû l'être, mais bleu azur, le cristal rose clair et les yeux bleus nuits. Cette femme que je considère comme ma dernière maîtresse, qui m'avait nommé, faite évolué, appris la vie et donné la liberté avait dans ses yeux une lueur de passion, de tristesse et de victoire à la fois, au moment où elle a préféré me dire « Au revoir » plutôt qu'un « adieu »...

J'ai commencé à déambuler dans les rues et affronter pour la 1ere fois le regard des gens que je croisais. C'est étonnant les réactions face à la non-normalité : certains ne voyaient que mes yeux sombres et pensaient que c'était la fin du monde dans quelques jours, alors que d'autre voyaient en moi un dieu descendu sur Terre pour tous les bénir ! Amusée, je continuais de marcher... ceux qui me semblaient les plus sains d'esprits étaient les enfants : un rien les épatait !

Je me suis ensuite dirigée vers la forêt bordant la ville, croisant au passage deux jeunes personnes : une fille et un garçon, accompagnés d'un Salamèche, puis un peu plus loin, un autre adolescent, cette fois avec un Bulbizarre.
Tout ce beau petit monde était apparemment partit presque en même temps, à une ou deux journées d'écart, comme beaucoup d'autres qui n'ont pas forcément retenu mon attention.

Je n'ai jamais compris cette obsession pour les « dresseurs » de nous apprendre à nous battre pour devenir les plus forts... je comprendrai peut-être un jour cette relation apparemment si spéciale qu'il y a entre un humain et un Pokémon, mais pour l'instant, seule une personne ne m'a pas déçue.
Est-ce si rare d'avoir un cœur ? Rencontrerais-je quelqu'un sur qui compter ?

Je souhaite simplement découvrir le monde, découvrir et découvrir encore plus que mon cerveau ne puisse retenir ! Pouvoir mirer la beauté des fleurs, goûter toutes les saveurs des baies, et bien sûr, mon but principal, aider tous ceux que je pourrai. Je veux rendre service, aider, aimer...


Chapitre 2 : Des lacs et des rêves


Voler... plaines... entraînement... vent... favorable... décoller...

Hum... tient, je me suis assoupie. Ce n'est pourtant pas dans mes habitudes, mais c'est vrai que sous cet arbre, l'herbe est si fraîche et moelleuse ! Mon esprit a dû en profiter pour commencer à vagabonder.

Encore ce rêve... je me souviens maintenant. Cette fois, j'étais dans une plaine, sans personne, entouré de forêt ; deux piquets se dressaient à ma droite et à ma gauche, devant moi une grande pente, puis un immense terrain plat. L'endroit idéal pour m'entraîner encore une fois...
Je me suis reculée, puis j'ai couru et me suis élancée... oui, c'était encore un entraînement pour savoir gérer le vent...

C'est étrange, chaque nuit, mes rêves sont de plus en plus réalistes... enfin, je ne vais pas m'attarder là-dessus, il faut que j'avance un peu, je dois pouvoir trouver un point d'eau, c'est toujours là que les meilleures baies se trouvent !

La lune est encore assez haute, il doit être aux environs de 23h30... il est bientôt minuit tient !
Mon heure préférée de la journée... même si on ne peut pas définir laquelle avec précision. Est-on hier ? Demain ? Ou à un moment totalement différent ? Tant de questions qui restent sans réponse sur ce moment si énigmatique, qui n'intéresse pourtant personne. Ça y est, minuit est là, la lune est à son point culminant et éclaire d'au dessus toute la forêt. Les Muciole et Lumivole sortent de leurs buissons et éclairent les chemins, les Démolosse hurlent un langage aussitôt emporté par le vent et rapporté à leurs confrères, et moi, seule au milieu de tout ça, je cherche des baies...

Tient, je vois un scintillement à travers les buissons... un lac, j'en étais sûre ! Il est magnifique... mais, il ne paraît pas normal, la couleur de l'eau est bien trop claire par rapport à la nuit si sombre... Des bulles en sortent, c'est étrange... plus rien autour de moi ne bouge à part elle et l'eau ! Le vent s'est arrêté, le temps s'est arrêté..
Ces bulles sont bleues avec des reflets arc-en-ciel, je m'approche doucement, tout doucement de l'une d'elle et... ~ °plop° ~ Oups, je ne voulais pas la faire éclater... voilà que toutes les autres se remettent à tomber d'une vitesse phénoménale ! La lumière s'estompe... ça y est, c'est terminé, un énorme souffle de vent quasi irréel vient briser le sortilège...

Qu'est-ce que c'était ? Jamais on ne m'a appris que la nature était capable de telles choses... et si ce n'était pas naturel ?! Un Pokémon serait peut-être capable de faire une chose pareil... Je prendrai le temps d'y réfléchir plus tard : mission baies pour l'instant, ensuite je me trouve un abri, et enfin je me remémorerai tous ces évènements, de toute manière, on réfléchit toujours mieux avec le recul !

Justement, voilà un buisson de baies Kiwi et Nanab, parfait, mes préférées ! Bon, un abri... si je reste dans cette forêt et que je tombe sur un Medhyèna, bien que je sache me battre je n'ai pas envie d'en arriver là et il faut que je garde mes forces pour plus tard.

Direction la ville la plus proche, il me semble qu'elle est à l'est, vu que je viens de l'ouest... vive les étoiles ! Avoir une carte affichée au dessus de soi toutes les nuits, ça a des avantages ! Le seul problème, c'est qu'à l'aube, la carte disparaît et on doit faire sans... ce qui est en train de devenir le cas dans l'immédiat.

Le seul moyen que j'ai trouvé, c'est de suivre des dresseurs, sans me faire remarquer. C'est long car ces idiots s'arrêtent toutes les 5 min, mais c'est toujours mieux que d'attendre la nuit, et parfois, pendant le repas, certains de leurs Pokémons qui m'ont remarqué viennent me voir discrètement et m'indiquent la route à suivre, en me proposant un petit bout de nourriture.

Cette fois, je file une jeune dresseuse qui avance assez vite, avec son Goupix courant après un caillou que la fille projette toujours plus loin d'un simple coup de pied.
C'est vrai que tous deux paraissent si heureux ensemble, une vie facile, une aventure palpitante (oui, toutes les aventures palpitantes commencent par un simple coup de pied dans un caillou !).

Nous voilà arrivé devant un panneau indiquant « Argenta », une des villes que je dois à tout prix visiter. Il y aurait ici un centre Pokémon, une arène, une boutiques et diverses maisons, tout pour les jeunes en quête d'aventure.

J'arrive dans le centre, tenu par une femme aux yeux verts et cheveux roses, coiffés d'une façon... originale ? Et habillée comme une infirmière. J'essaye d'engager la conversation pour lui faire comprendre que je souhaite me faire soigner...


« -Mentali !
-Tient ! Qu'est ce que tu fais là toi ? Tu n'as pas de maître ?
(dans ces cas là, j'aime faire mon regard boudeur qui veut tout dire)
Je vois, c'est pourtant étonnant que tu ai réussit à évoluer malgré ça en Mentali, et encore plus que tu n'ai attiré l'œil d'aucun dresseur, avec ta couleur si rare. Bon, je crois savoir ce que tu veux, monte sur la machine ! »

Cette machine a l'air bizarre, mais elle l'est toujours plus que cette Mme Joëlle comme j'ai entendu les enfants assis à une table l'appeler. Elle doit en avoir vu des Pokémons pour tout comprendre du premier regard ! En tout cas, elle n'a pas tout à fait tort sur un point, c'est bizarre que personne ne m'ai remarqué, enfin, je ne vais pas m'en plaindre ! Il ne manquerait plus que je me fasse attraper, il faut que je sois plus vigilante sur ce point là.

« Bon, ça va prendre un moment, et pour que ce soit plus confortable, je vais t'endormir... »

Quoi ?! M'endormir ? Il n'en est pas question ! Je ne... je ne peux pas... me laisser... faire...

Encore... voler... plaine... vite... vent favorable...

Chapitre 3 : Prise de conscience


Boum !

Aie... j'ai mal... où suis-je ? Que m'arrive-t-il ?... ma tête... J'entends des voix mais je ne vois rien, qu'est ce qu'il se passe ? Je ne comprends pas... j'étais au centre Pokémon d'Argenta, oui, c'est ça... dans la machine...
C'est bizarre, j'ai l'impression d'être retournée en enfance... je ... ! Je suis dans une boîte en carton ! Encore ! Où m'emmènent-ils ? Qui sont ces gens ?!
La grande différence, c'est qu'aujourd'hui, je sais faire ça !

*Fait vive-attaque dans la petite boîte, et arrive à faire céder un des murs en carton.*

Voilà, je peux enfin sortir ! Bizarre, je suis dans une charrette tirée par deux Ponyta... Il n'y a pas d'autres boîtes, juste un tas de foin au dessus... Pas question de toute façon de me laisser kidnapper, non merci ! J'étais à Argenta, je n'ai pas finit d'étudier la flore tout autour, ni de résoudre le problème du lac, donc je retourne à Argenta, point barre ! Rien ni personne ne m'y en empêchera !
Bon, j'ai juste à m'appuyer comme ça sur la barre à l'arrière de la charrette et hop, c'est bon, me voilà à terre ! Autant jeter un bref coup d'œil, qui a voulu m'emporter ? Hum... sur le côté de véhicule il y a marqué Pokémove... sûrement une société de transport de Pokémons ou matériel.
Ça ne m'avance pas plus que ça ! L'homme qui tient les rennes à l'avant est grisonnant, avec une casquette bleue et une salopette de la même couleur, avec un T-shirt blanc, peut-être un des employés de cette société.

Tout ça me paraît quand même étrange ; comment ai-je pu passer du centre Pokémon à ce fourgon, alors que l'infirmière était de confiance (du moins je pense) et qu'il n'y avait personne de suspect dans la salle ? A ce train là, avec tous ces mystères, je vais finir enquêtrice moi !

Le soleil se couche, parfait ! Ma carte arrive au bon moment ! Tient, la lune est pleine en plus ce soir... c'est ma veine dans ma malchance ! Quoi de mieux qu'une nuit de pleine lune pour me booster ? Bon, alors selon l'astre d'Articodin et l'étoile de Rayquasa... je ne me trouve pas trop loin d'Argenta. Enfin, pas trop loin... juste deux journées de marche ! Si seulement je trouvais un moyen plus rapide et plus discret pour avancer qu'à pattes... ce serai tellement plus simple ! Enfin... de toute manière, j'ai tout mon temps, alors autant commencer tout de suite !

En même temps, autant ramasser quelques baies par ci... quelques baies par là et...

« Quoi ! Où elle est passé cette fichu saloperie ?! J't'en donnerai des gentils endormis qu'il disait... mon œil oui ! Grr... Avec les champs à côté, à tous les coups, impossible de la retrouver, surtout que je sais même pas quel Pokémon c'est ! Ah la rage ! »


Oups, je crois que mon évasion a été remarquée... et voilà qu'il m'a vu, vite j'ai intérêt à courir !
Mon... problème... c'est... que... j'ai... tendance... à... m'essouffler... bien... vite...
Et voilà... je perd... conscience... pourquoi ?... j'en ai marre...

Ciel dégagé... plaines parfaites... paré à m'envoler... vent en poupe... se retourner... d'un seul geste... réussir... comme... lui...

« Joli capture ! Elle ne t'a pas trop résisté ? Ça va ?
-Elle s'est enfuie lorsqu'on était dans les champs, mais j'ai pu la rattraper, elle manquait encore de forces donc s'est évanouie.
-Très bien, beau travail ! Voilà 100pokédollars, tu peux disposer.
Alors ma petite ? On a voulu recouvrer la liberté ? Tu sais que ce n'est pas possible avec moi, n'est ce pas ? Dès que je te trouve, je ne lâche pas... encore moins quand on est comme toi !
Désormais, tu seras mon Pokémon fétiche, je t'ai recherché dans toute la région depuis que je t'ai vu chez cette vieille folle des bestioles, lorsque tu étais encore un minuscule Evoli blanc.

Heureusement que j'ai des contacts avec diverses personnes qui ont pu te voir. C'était facile de te kidnapper au centre Pokémon, infirmière Joëlle est partit au sous sol et tout s'est très vite passé, maintenant, tu es à moi ! Pendant que tu es encore faible, autant que j'en profite pour te mettre dans cette honor ball... et oui, je ne fais pas les choses à moitié ! »

Pendant qu'il faisait son discours, j'ai fait semblant de dormir et ainsi pu observer toute la pièce et récupérer un peu de forces... c'est un somptueux manoir, très sombre, orné de divers tableaux et trophées avec plus ou moins de valeur. La porte est en face de moi, et la fenêtre derrière, je ne sais pas encore par où je vais devoir passer, mais en tout cas, je sortirai d'ici !
Bon, à 3 j'y vais... 1... 2... 3 !

Ouf ! En me retournant, j'ai pu éviter cette fichu ball, qui a failli me mettre en prison pour l'éternité !

« Ah non ! Je t'ai cherché trop longtemps pour que tu partes comme ça ! »

Oui, mais moi, j'ai trop longtemps attendu l'aventure pour me laisser bêtement attraper, c'est ma chance pendant qu'il est encore surpris ! Vive attaque contre la vitre et ça devrait être bon !
C'était du verre, ça s'est fracassé facilement, j'ai de la chance, et encore plus du fait que j'étais au rez de chaussé. Vite ! Courir à toute allure ! Cette fois, pas d'évanouissement ! Voilà... je crois que je les ai semés... encore un dresseur fainéant et hypocrite... il doit bien en exister un qui me prenne pour ce que je suis et pas pour ma couleur !


Bon, on est à l'aube, ma carte est partie, je n'ai aucun moyen de me repérer pour l'instant et j'ai toute une brigade à mes trousses... comment je vais faire mais comment je vais faire ?!
Vite une idée... ouhla... étrange sensation... mal à la tête... mon crâne va exploser !

Je flotte, j'ai l'impression d'être dans un monde parallèle... mais ? C'est moi ?! Qu'est ce qu'il se passe, mes yeux bougent tout seul ?! Me voilà projeté à travers un chemin, c'est si rapide !
Une ville... une ville se situe au bout de ce chemin avec une maison spéciale... j'ai compris !

Waouh ! Me voilà réveillée et maître de mes actions... mon rêve m'a indiqué le chemin à suivre, vite, ne pas traîner !


Chapitre 4 : Nouvelle rencontre, nouvelle sensation


C'est repartit pour une bonne course poursuite ! Je savais que ma couleur m'attirerai quelques ennuis, mais à ce point là... Décidément ces humains, ils m'énervent de plus en plus... Ils sont cupides, avares, terroristes et par dessus tout, idiots !

Bon, le chemin est exactement comme dans mon rêve... je sais pas d'où je sort ça mais j'avoue que ça m'arrange bien ! Donc le sanctuaire à droite... la boutique à gauche... vite, je les entends arriver derrière, avec leurs sabots c'est pas les plus discrets ! Je tourne à droite, à gauche et j'entre !

Ouf... Cette cabane en bois en à l'emplacement prévu... tient, c'est étrange, on dirait qu'elle est habitée sans vraiment l'être... Des toiles de Mimigal et même de Migalos sont tendues aux quatre coins de la pièce, même de certains meubles... On remarque une assiette avec des œufs frais dedans, et pourtant, dans la poussière éparpillée au sol, aucune trace de pas n'est visible... Peut-être des Pokémons spectre ou vol ? Je n'en sais rien... Mais je ne vais pas tarder à le découvrir...
La table se situe à ma droite, avec une petite chaise donc un des morceaux du dossier est cassé... à ma gauche, divers tableaux, représentant des Pokémons aquatiques : Wailmer, Démanta, Kraboss...
Et parmi tout ça, une femme, châtain avec les yeux verts et un bandeau dans les cheveux.

« Hummm...argg... »

J'entends... un gémissement rauque... un souffle affaiblit... je devrais avoir peur, pourquoi suis-je plutôt attiré et curieuse en cet instant ? On dirait que le bruit vient du lit, ça expliquerait cette bosse sous la couverture... Bon, autant m'approcher doucement, bien plus doucement que le jour au lac... contrôler sa respiration pour ne plus laisser passer qu'un léger souffle imperceptible... donner la légèreté d'une plume à ses pattes et avancer... Me voilà devant son lit.
C'est un homme d'une vingtaine d'années, plutôt séduisant même, malgré son extrême pâleur et ses cheveux décoiffés.

« Aide... moi... »

Il a l'air vraiment souffrant, mais que fait-il dans ce taudis ? Bon, petit diagnostique...
Il a de la fièvre, les yeux sont normaux, mais avant tout des lèvres bleues : signe de manque d'oxygène. Si je sais tout ça, c'est parce que la seule femme qui a su m'élever était infirmière, malgré son handicap. Je passais mes journées à lire son dictionnaire des maladies, et j'ai pu en retenir quelques une, dont celle là : L'asphyxie par poudre de paras !
Les spores des champignons sur le dos des paras peuvent intoxiquer si on les respire trop !
Je pense qu'avec un coup de Choc mental bien placé, ça devrait aller.


« Je-e-e-e tr-em-em-ble-le-le... mais.. que m'arrive-t-il ? Je me sens mieux... ma tête va mieux... merci... »

Voilà qui me soulage... je n'ai pas perdu ce que j'ai appris au fin fond de ma mémoire !
La joie m'envahit peu à peu... la douceur de faire plaisir, le désir de secourir... ça fait bien longtemps que cette chaleur là ne m'avait pas envahie toute entière ! Cette sensation qui nous traverse jusqu'au plus profond de nous même, qui donne de brèves impulsions électriques ! Et ce mot... ce mot qui traverse les siècles, le temps... ce mot sans limite qu'est « merci »... la satisfaction et le bonheur qu'il peut nous apporter... un simple mot vaut toutes les phrases du monde !
Une seule action, simple, un seul mot, simple, et voilà deux êtres heureux, le bonheur tout simplement ! A vouloir faire des discours, on en perd parfois l'essentiel...

Tient, l'homme se redresse, il paraît soulagé ! Le rictus qui animait sa figure a totalement disparu et laissé place à un sourire soulagé.

« Merci, depuis le temps que ça durait ! Tient, un cadeau de remerciement... ce n'est pas grand chose du tout, mais tu apprécieras, j'en suis presque sûr ! C'est tout ce que j'ai ici, et si tu as besoin d'un abri, n'hésite pas ! Allez, réflexe pour le cadeau ! »

Un... ! un... ! Un Kinder Maxiiiii !!

« Mais ? Qu'est ce qui t'arrives ? Ça na te fais pas plaisir ? Arrête de sauter partout et de rebondir sur les murs ?! Tu es devenue folle ? »

Ahhhhh ! Voilà... ce qui devait arriver est arrivé... La malédiction du Kinder Maxi pèse toujours sur moi... la première fois qu'on m'en a fait goûté, j'ai été clouée au lit une semaine, et voilà que je viens de me couper la veine avec l'emballage... Je hais les Kinder Maxi... Les Kinder Maxi, c'est la mort...

« Oh ! Mais comment tu t'es fait ça ?! Tu as dû te cogner quelque part en sautant partout, allez, je t'emmène au centre Pokémon, il n'est pas très loin et je te dois bien ça ! En plus, ne le dis à personne, mais ce sera une bonne occasion pour moi d'aller voir l'infirmière Joëlle qui... non, mieux vaut que je n'en dise pas plus, après tout tu n'as pas besoin de savoir ! Direction Azuria ! »

J'ai de la chance ! C'était ma prochaine destination ! Mais alors le super long chemin que j'avais traversé en camionnette avant d'arriver au château de l'autre timbré, ce n'était qu'un amas d'aller-retours ? Il faut croire... En tout cas, j'ai trouvé quelqu'un qui m'emmène dans la bonne ville... Je n'aurait qu'à retourner à Argenta après.



« Aller, viens avec moi, j'ai un petit sac à dos, glisse-toi dedans ! Je m'appelle Alex. »

Le sac est confortable, et en plus, je peux voir tout ce qui se passe à l'extérieur. C'est une joli ville encore ! Les fleurs poussent de partout, même par delà les trottoirs bétonnés... On dirait qu'une personne leur a insufflé toute sa force pour les aider à repousser leurs limites et traverser le mélange rocheux bien solide. Elles ressortent alors encore plus, sur ce fond noir. Leurs spores deviennent même des petits flocons de lune, luisant au soleil et égayant davantage ce paysage un peu triste lorsque l'on y regarde mieux. Un masque, cette ville est une façade, abritant des gens honêtes mais des histoires terribles... Je peux maintenant ressentir ce vécu, cette vague d'émotion qu'emporte chaque brise un peu plus loin. Les émotions me submergent, je suis passée de la joie à la tristesse. Oui, chaque endroit a un passé, les murs ont des oreilles.

« On est arrivé ! Bonjour Joëlle. Je t'apporte cette petite Mentali, qui m'a gentiment soigné mais a besoin d'aide à son tour, je peux te la confier ?
-Oui, bien sûr, je vais veiller sur elle, tu reviens la chercher dans la journée ?
-Non, sa place n'est pas avec moi.
-Très bien... au revoir. »

Cette dernière phrase était plutôt sèche, pourquoi ? Est-ce moi qui donne mes propres sentiments aux personnes m'entourant ? Si je souris souriront-ils ? Je l'espère et je le craint.

« Voilà, ton bandage est finit, c'est une jolie coupure que tu t'es faite là. Je te propose de rester ici pour la journée, tu n'as qu'à te poser sur le comptoir de l'accueil. »

Voilà, comme on me l'a conseillé, je vais rester là, une petite place confortable m'attend. Étudier les regards, les visages, c'est mon prochain apprentissage et il débute ici et maintenant. Savoir regarder au travers des masques que portent les gens, voir qui ils sont réellement d'un seul coup d'œil. Savoir si mon état influe autour. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je suis sortie de la maison d'Alex, depuis que j'ai pu respirer l'air libre, une vague de mélancolie me hante. Va-t-elle rester longtemps en moi ? Je ne l'espère pas, même si elle permet un tri dans mes idées et un recul face aux diverses réactions.

Voilà que je fatigue...

Azuria... voler... tour... vent de tristesse... le sauver... l'aider... voler aussi bien que lui... pour le rattraper...



Chapitre 5: Un nouveau monde ?


Hum... je ne comprends pas... je sais que je suis en train de rêver, mais tout paraît si réel cette fois... tout est plus fort cette fois... je suis légère, j'ai des ailes, mais impossible de me réveiller...

« Te voilà enfin maître de toi même ! »

Un noctali ailé ! Ce n'est pas commun... Il a des yeux rouges sombres, tout comme ses ailes semblables à celles d'un Dracaufeu, et les cercles qui ornent son pelage plus noir que l'on ne peut l'imaginer... Il paraît être une ombre à lui tout seul, comme moi, surment une erreur de la nature...
Malgré tout, il paraît sûr de lui, je ne le connais pas et c'est comme si je l'admirais déjà...

« Es-tu là ? S'il te plait, ne te perd pas dans tes pensées, nous n'avons pas le temps...
-Pas le temps ? Qu'est ce que tu insinues ? Qui es-tu ? Nous sommes bien dans mon esprit, en plein rêve, non ?
-Tu poses trop de questions, vite ! Tu as appris à voler récement, mais ça devrait suffir, dépêchons, le temps presse ! »

Le voilà qui décole à une vitesse fulgurante... est-ce vraiment un noctali ? Bon, il n'a pas l'air mauvais, malgré son apparence, quelque chose de rassurant émane de lui.

Mes ailes se font grandes, les plumes frétillent, je pars à sa poursuite ! Les obstacles déferlent de chaque côté, les sapins de la forêt forment une ligne verte discontinue et le lac sous moi un tapis aveuglant. La vitesse me fait peur, bientôt, le vent m'aide à zigzaguer, comme si je nageais dans des courants rapides. En suivant ce noctali, je poursuis un rêve obscur qui va toujours plus vite et plus loin, mais le voilà qui ralentit sa course folle, et qui se pose en haut d'une colline, au milieu d'un cercle de sang.

« Ceci est un sanctuaire dédié à la lune, mais qui est en perdition. Si tu entre dans ce cercle, une longue série d'épreuves vas te barrer la route, mais au final, tu auras un trésor immense, et tu auras aidé tout un monde.
A propos, je suis Nejiko, ton guide. Pour tout t'avouer, je suis mort depuis un moment sur Terre, mais je peux appraître dans tes rêves car tu me l'as inconsiement permis. Je suis venu te voir car si j'ai bien compris, tu veux rendre service, n'est-ce pas ?
-C'est vrai, je veux aider, mais j'ai du mal à suivre tout ce que tu dis et...
-Désolé de te couper, je l'ai déjà dit, nous n'avons plus beaucoup de temps avant que tu te réveille.
-Donc tout ceci est bien un rêve alors ?
-Oui, mais pas à négliger, sâche que les rêves sont comme une autre vie enfouie en nous. Le monde est différent, les lois de la nature ne sont pas les mêmes que sur Terre, ni les habitants. Ici, en quelques sortes tout peut arriver. Mais ce qui se passe ici a parfois des répercutions sur la Terre et vice-versa.
Au cours de tes aventures, tu as pu remarquer que tu avais certaines capacités un peu spéciales, ton environnement réagit à ton approche, tu t'évanouis énormément, tu es anormalement attirée par la nuit et tes relations avec ceux qui t'entourent sont... très spéciales.
C'est pour ça que j'ai besoin de toi, tu dois rassembler tous ceux qui sont comme toi, spéciaux et encore en vie si possible... Une fois que tu te seras lié avec eux, ils pourront venir ici, dans le monde de Traum et nous feront le rituel sacré qui m'a été enseigné, je t'expliquerai pourquoi plus tard.
-Donc tout ce que j'ai à faire, c'est trouver des semblables et les ramener ici, pour sauver ce monde ?
-Exactement, en faisant le rituel, nous pourrons invoquer la déesse qui remettra ce monde en place.
Dépêche toi ! Entre donc dans le cercle, tu auras de nouvelles capacités qui t'aideront ! Je terminerai les explications plus tard.
-J'accepte d'aider, même si j'ai encore du mal avec tout ça, j'ai bien compris qu'il y avait un problème »


Ainsi, je suis en train de franchir les démarcations au sol, sous les yeux de Nejiko. On dirait un démon, et pourtant... et pourtant... je... m'évanouis encore... en plein rêve...



Mes yeux sont encore un peu lourd, mais j'arrive à les ouvrir correctement, me revoilà au centre pokémon, sur le comptoir. En repensant à mon rêve, c'est étrange quand même. Ce Nejiko, je n'ai jamais vu quelqu'un comme lui. Donc si je récapitule, je vais devoir faire la navette entre la Terre, ici, et le monde dans mes songes, qu'il a appellé Traum il me semble...
Il faut que je sorte, de l'air frais va me faire du bien, il faut juste que je prévienne l'infirmière Joëlle.

« Mentaaa !
-De quoi ? J'ai beau soigner des pokémons depuis longtemps, j'ai encore un peu de mal avec votre langue... »

Bon, bah elle comprendra dès qu'elle verra que je sors. Il faut que je réfléchisse à tout ça, tranquillement, en me remémorant le passé, peut-être que ça va expliquer certaines choses ?
Ce terrier fera parfaitement l'affaire, un peu poussièreux, mais c'est bien le dernier de mes soucis...

Chapitre 6 : Le pouvoir de l'aura


Ce rêve m'a plus emboruillé qu'autre chose, mais certaines informations sont bizarres... il y aurait donc d'autres personnes comme moi ? D'autres pokémons ? De même race ou... ?
Si c'est le cas, ils doivent bien avoir fait ce même rêve, donc ils ont sûrement laissés des traces derrière eux ! Les livres, je dois aller à la bibliothèque !

Je cours à travers les rues, les passants s'étonnent puis continuent leur route, et m'oublient. Ils sont à ma gauche, ma droite, ils m'entourent et passent, comme dans mon rêve. Toute la vie est une similitude avec ce qui se passe la nuit, dans mon esprit... comme une deuxième vie, pour mieux nous attarder sur chaque instant ? J'ai toujours sû qu'il fallait apprécier notre existence comme il se doit, c'est peut-être pour ça qu'il m'a confié ce travail, pour pouvoir autant aimer la vie le jour que la nuit, ne pas oublier 10 heures de notre journée...

Me voilà enfin devant la grande enseigne de la bibliothèque, le royaume du silence, de la paix, et des temps passés... Le seul endroit qui existe pour que l'on puisse retrouver nos racines, et pourtant, je ne connais pas énormément de lecteurs... lire serait ennuyeux il paraît, pourtant, c'est une mine d'informations !
Encore un parallèle à mon rêve, comme le sanctuaire dédié à la lune qui périt, cet endroit oublié se laisse ronger par les mites... sauver mes rêves sauverait la réalité, les répercutions... je me demande si il n'y aurait pas un effet sur cet endroit...

Dans tout les cas, il faut que j'arrête de divaguer de la sorte et que j'avance, mais si ça me faisait avancer de penser... ? Rahhh ! Je fais des monologues et me crie dessus moi même... finalement, je crois que mon âme de solitaire vacille.

Si j'avais écrit un livre sur mes pensées qui parlent d'un autre monde, où le rangerais-je au milieu d'autant de livres ? Pas côté Cuisine (quoi que... mes pensées sont une tambouille d'expressions et d'images... mais c'est indigeste donc bon), peut-être pas non plus dans la rangée Sciences occultes, je veux bien que ça puisse paraître être l'oeuvre de Satan, mais tout de même !
Psychologie et légendes... parfait ! Qu'y a-t-il sur cette étagère ?

« Une vie, un coeur, une aura »

Ce livre... rien que de le voir mon coeur bat plus vite... on pourrait croire que ce livre scintille !
Je me hâte de l'ouvrir, c'est pas le sujet que je voulais mais je suis trop curieuse...
Il n'y a ni auteur, ni nom d'illustrateur, ni même d'éditeur ! La couverture est simple, un cercle bleu au milieu, en dégradé du bleu le plus foncé au centre au bleu azur sur le bord. Sur la première page, il est écrit :


« La Légende de Kurama le feunard :
Il est dit dans la plupart des livres que Kurama était un pokémon de dieu ou du diable, qu'il était dôté de pouvoirs surnaturels dépassant ainsi tous les autres pokémons. J'ai lu une fois que c'était malgré tout un pokémon loyal, et c'est la seule information vraie que j'ai pu voir. Je l'ai connu mieux que personne, laissez moi vous raconter cette véritée.
[...blabla il est né... blabla il a grandit...]
Il a toujours été un être normal, malgré sa couleur et quelques unes de ses bizzareries. Simplement shiney, avec en plus plusieurs tâches de bleu sur son corps et sa tête. Ses pouvoirs psychiques n'étaient pas commun, mais il s'en est toujours servis pour le bien des autres, jusqu'à cet accident et ce rêve, qui l'emmena dans cet hopital à Lavanville... »

Les pages suivantes ont été arrachées...

Si je comprends bien, il est à l'hopital de Lavanville ?! Mon ancienne maîtresse m'a appris que ce bâtiment avait été évacué après un début d'incendit, qui n'avait détruit d'une partie du local, mais je vais tenter le tout pour le tout, il y est peut-être encore ! Malheureusement, j'ai aussi appris que c'était un hopital psychiatrique, j'ai horreur de tout ça... ils y feraient des experiences... non, tout ça doit être faux, il faut que j'y aille, c'est ma seule piste !

Le trajet va être long, et pour finir, je vais devoir affronter un hopital psychiatrique désaffecté...
J'espère que le trésor dont parlait Nejiko va être à la hauteur...

Le plus simple serait de continuer vers l'est, puis tourner au sud et atteindre ma destination...
Mais pour l'instant, il faut que je dorme, ce coin de couvertures suffira, personne ne me remarque...

Je vole... encore... il est là... il m'attend...

« Bonsoir Kitsune.
-Bonsoir Nejiko... au fait, d'où connais-tu mon nom ? Je ne te l'avais pas dit !
-Hum... je te connais déjà pas mal, je t'ai en quelques sortes espionné mais passons.
-... tu n'as pas la langue dans la poche...
-Non. Tu vas vite passer dans un sommeil profond, je voulais juste t'assurer que tu étais sur la bonne piste, mais je ne peux t'en dire plus ce soir, tu dois tout découvrir de toi-même, Bye ! »

Attends !... le noir... est revenu...



Chapitre 7 : L'avenir est toujours plus sombre à nos yeux


Me revoilà dans le monde réel. Mon sommeil m'a paru si long... au moins, ce fut reposant !
Pff... quand je repense à ce fichu Nejiko, le sourire en coin qu'il m'a fait en me voyant m'endormir, il est plus taquin que je ne le pensais ! Avec son petit air suppérieur... Si il croit tout savoir, il verra qu'il ne défie pas n'importe qui !
Voilà qui est motivant, une poussée d'adrénaline monte en moi, je cours vers la sortie de la librairie (sous le regard effaré de la jeune femme qui vient tout juste d'ouvrir le magasin...) et me voilà au grand air ! Le ciel est bleu, les nuages avancent tranquillement et les quelques Piafabec qui passent s'amusent à les transpercer un par un... Il doit être aux alentours de 8h du matin.

Je passe le panneau indiquant la sortie de la petite ville, et arrive au début du sentier où je doit passer. De chaque côté, des falaises se sont incrustées dans le paysage, comme si quelqu'un les avait simplement posées. On croirait qu'un souffle de vent pourrait les emporter. Leur surface est comme vaporeuse... Un fleuve devait couler ici autrefois. En regardant plus haut, quelques bas-reliefs de pokémons ont été gravés minutieusement...

La première est un pokémon gracieux, au visage serein. Il devait être en train d'executer une danse, sa robe virevolte au vent, il est magnifique ! La beautée incarnée. Selon mes connaissances, elle devait être un Gardevoir. Celui d'à côté, c'est un énorme dragon d'eau, un Lugia il me semble. En regardant les deux statues, la danse du gardevoir paraît invoquer le pokémon légendaire... Quel pouvoir !
En y repensant, c'est un peu comme Nejiko m'avait dit : je doit rassembler des pokémons qui ont des capacitées similaires aux miennes pour invoquer la déesse qui sauvera le monde. Mais un lugia ne suffit pas à sauver un monde il me semble, et un seul pokémon pour l'invoquer, c'est peu... Etrange.

« Tu peux toujours réfléchir, tu n' trouveras r'en. »

Ricane un Rapasdepic qui s'est posé non loin de moi.

« C't'une vieille légende qu'un vieux du village d'à côté a gravé, ell'ne veut r'en dire du tout. Cherche pas plus loin, avance, tu me r'mercieras plus tard.
-Vous semblez en savoir plus, ça m'interesse quand même, vous pourriez continuer ?
-Une tite bourgeoise à c'que j'vois... pff, t'as r'en à faire ici que j'te dis ! Va foutre tes pat's fragiles ailleurs ! »

Il prend un air menaçant, mais ça sonne faux... Faisons comme si ça ne changeait rien...

« Alors, tu't'bouges ou j'te bouge ?!
-Je vais rester là, j'attendrai.
-Je vois... obstinée hein ?
-Non. Curieuse, c'est tout. »


Il semble réfléchir, un air sérieux s'est gravé sur son visage. C'est vraiment un pokémon imposant, je n'imagine même pas si il déployait ses ailes, pour l'instant recourbées le long de son corps...

« Bon, je sais pas ce que tu cherches, mais tu ferais mieux d'abandonner et vite. Les légendes et le passé, tout ça, mieux vaut l'oublier, ça n'apporte que des problèmes, je peux te le dire. Tu vois mon bec ? Il est étrangement courbé vers le bas... c'est parce que j'ai mis le nez là où il ne le faut pas. »

Maintenant qu'il le dit, je n'avais pas vu la blessure à son bec... pourtant impossible à louper ! Je note aussi que son accent paysan a complètement disparu... c'est un pokémon différent de celui que j'ai rencontré il y a quelques secondes... Ce revirement de personnalité est plutôt destabilisant !

« J'en attends toujours plus, s'il vous plaît, j'ai besoin de ces informations.
-C'est assez compliqué à expliquer... et surtout, très farfelu. Tu n'es pas la première à qui je raconte cette histoire, mais tu serais bien la première à me croire...
-Tant pis, mais j'en ai réellement besoin.
-...d'accord. On raconte que certains pokémons sont dotés d'un certain pouvoir, celui d'appeller les pokémons légendaires, de les rallier à leur cause. Chaque pokémon ayant cette capacité est lié à un unique légendaire, que ce soit l'un des trois oiseaux, un des trois chiens, ou autre. Le problème est que depuis 50 ans, on ne trouve plus aucun pokémon ne pouvant les appeler, et les légendaires sont en attentes, chacun à leur temple.
En entendant ceci, un bon nombre de dresseurs sont partis à leur poursuite, se disant qu'enfin ils pourraient les capturer, puisqu'ils restent à un emplacement fixe... Tu me suis jusque là ?
-Pas de problème.
-Bon, donc pour l'instant, aucun n'est tombé en leurs mains, mais si ça arrivait, ce serait un désastre. Ce sont eux qui arrivent à maintenir l'équilibre de la Terre, et rien que leur sommeil fait que des phénomènes paranormaux arrivent, alors imagine si un venait à disparaître...
-Mais comment les pokémons moitié normaux appellent les légendaires ?
-Ils ont chacun leur méthode, je n'en sais pas plus. J'en ai connu un, un jour, mais il finit au centre psychiatrique de Lavanville, je n'eut plus aucune nouvelle...
-Et lui, que lui est-il arrivé ?
-Il a rencontré les Ec... »

RRRCRAccchhh


Il... il... il n'a pas eu le temps de terminer sa phrase... sa tête s'est détachée de son cou... son bec... grand ouvert...

HEYYY ! Réveille-toi ! S'il te plaît !

J'ai beau le secouer, le supplier, il est mort. Je sanglotte, tout s'est passé si vite... un sifflement, une balle, une déchirement, ce n'était pas un pokémon qui l'a tué... J'ai beau tourner la tête dans tous les sens, rien, pas une personne, pas un témoin, je suis la seule sur ces lieux avec cette bête coupée en deux...
Mon coeur va vite, trop vite, comme ma respiration, mon raisonnement, tout, va trop vite, je sens tout, ou rien, je ne sais pas. La carcasse est encore dans mes pattes, ça fait 5 minutes, je crois, je sais pas, je sais rien. Ma vue se noircie, Nejiko, donne moi des réponses...

C'est bon, me voilà dans Traum, ici, mes sentiments de la réalité n'interfèrent pas, ou peu, je ne suis plus triste ou traumatisée, rien.

« Nejiko !
-Tient ? Kitsune... pour une fois, je ne t'ai pas vu venir... au moins, on a le temps de parler cette fois !
-Il y a un mort, ou deux, je ne suis pas sûre.
-Hein ? Au moins, tu sais, je m'expliquais clairement moi quand je devais t'expliquer tout ce que je sav...
-Il y a un mort par ma faute !
-ais... Evite de me couper s'il te plait. Allons bon, il y a eu un mort ? Qui donc ? Pourquoi « peut-être » deux ? Pour une fois que ce n'est pas moi qui pose les questions, j'en profite !
-Ton sourire ne colle pas à la situation, mais bon. J'étais sur la toute entre Azuria et Lavanville, j'ai
rencontré un Rapasdepic au bec cassé, qui m'a expliqué une gravure sur une falaise : il y avait un gardevoir qui dansait avec un lugia à ses côtés et...
-Bon, en fait, je sais déjà tout ça, j'ai tout vu, c'était juste pour tester tes souvenirs (parfois, les chocs nous font oublier quelques informations) mais tu as tout retenu, c'est bon.
-... je sais pas pourquoi j'ai cru un instant en savoir plus que toi...
-Je sais ! Je sais ! Je suis beau, intelligeant, mais mort, dommage hein ? Haha
-... bon, et ?
-Et en plus tu approuves tout ce que je dis ! Je savais que ma magnificense t'atteindrait et...
-Non, à propos du meurtre du Rapasdepic et de tout le reste ?
-Ah ! Ça ! Tu es sur la bonne voie, tu l'auras vite deviné : des gens ne veulent pas te tuer, je ne sais pas pourquoi, mais ils ne veulent pas que tu en sache trop et ont tué ce pokémon. J'imagine que tu connais la suite ?
-Aller à l'hopital psychiatrique ?
-C'est ça. Hum... avant que tu y ailles, je te préviens d'une chose, prépare toi mentalement... si il a fermé, ce n'est pas pour rien.
-Comment ça ?
-Tu es au courant que tous les pokémons qui ont été en liaison avec des légendaires ont disparu ?
-Oui... ?
-Et tu sais aussi que cet hopital a flambé dans des circonstances étranges ?
-Aussi, oui ?
-Si tu veux mon avis, on peut mettre les deux infos en liaison...
-Je vois, je vais faire attention, et éviter de finir ma vie. D'ailleurs, tu es mort quand ? Comment ?
-Je ne peux pas encore te le dire, à plus !
-Hey ! Non ! Chaque fois que je pose une phrase choc tu me...


...Jarte. Retour à la réalité en moins de deux... La vue du corps de l'oiseau m'attriste toujours, mais moins, je ne suis plus perdue.
Je creuse, je creuse, au pied de la stèle murale, je suis sûre qu'il aurait aimé être entéré ici. Je t'ai cru Rapasdepic, je vais t'offrir une dernière demeure descente...
Mur lumière ! Il me suffit d'en faire plusieurs, côte à côte, et voilà une boîte...
Météore ! Et des étoiles aussi douces que de la laine de lainergie emplisse le cerceuil.
Adieu, volle haut, et loin... Moi, je te croyais...


Chapitre 8 : Des endroits à souvenirs, et d'autres sans aucun...


C'est ainsi que je laisse une trace infime de plus derrière moi. Je ne sais même pas si il avait des proches à contacter... Mais je ne suis plus triste. Puisque Nejiko existe, on doit bien avoir une seconde vie après la mort, non ?
Les montagnes défilent de chaque côté, l'herbe sous mes pattes se défile encore plus vite, mais le ciel stagne... j'avance ou j'avance pas ? Tout dépend du point de vue ! Une chose est sûre, du mien, je fais des grandes avancées !

Le beau ciel bleu tourne à l'orage, ça faisait longtemps. Déjà le torrent est prêt à sortir de son lit... plsu qu'à espérer que ça ne se passe pas comme ça... Tient, j'apperçois un immense bâtiment un peu plus loin : l'hopital ?
Je n'ai jamais aimé ces endroits là... c'est froid, morbide... et qu'en en plus c'est psychiatrique, je n'ose même plus imaginer ce que je ressens en y pensant... En m'en rapprochant, les contrastes des murs brûlés et intactes sont de plus en plus forts. Avec l'orage, tout colle parfaitement, l'ambiance est là ! Mais je ne me laisserai pas impressionner.
Je suis devant la porte, on peut distinguer le hall à travers ce qui reste de la porte automatique en verre à moitiée ouverte. Un pot est par terre, brisé avec quelques morceaux d'une ancienne fleur sèchée. Le comptoir d'acceuil est contrairement à tout le reste presque comme si rien ne s'était passé. Tout est si... noir... comme ma vue qui se trouble... enco...

Re. J'ai même plus le temps de comprendre quoi que ce soit que je me retrouve dans le monde de Traum. Un jour ça va me poser des vrais problèmes !

« -Tu devrais arrêter de penser tout haut Kitsune.
-Je t'avais oublié...
-Fait pas cette tête, je sais que tu m'adores ! Bon, tu es donc devant l'hopital, c'est ça ?
-Tout à fait, tu ne loupe pas une seule seconde de ma vie à ce que je vois !
-Ne sois pas si sarcastique voyons... Bon, donc je voulais te faire un briefing avant que tu ne rentres, que tu saches vraiment à quoi t'attendre. Le plan du bâtiment est assez simple, en rentrant, tu auras à ta droite une allée avec toutes les salles pour l'administration, dont la dernière salle est le bureau du directeur. Si tu tourne à gauche en rentrant, tu auras accès à une petite courette où allaient les détenus, pour se « dégourdir les jambes » et tout autour, des couloirs avec les accès aux cellules qui n'ont aucune fenêtre, retient le bien, ça pourrait te sauver la vie. Enfin, si tu traverse l'acceuil et que tu continues tout droit, tu tomberas sur une immense pièce, je ne sais pas ce qui y reste, mais je te conseille de bien la visiter en dernier. Sur ce, si tu trouve qui que ce soit de vivant, garde le sur Terre ! Si ils est mort, dis-lui de sortir de l'hopital et de t'attendre à l'entrée, on ne sait jamais si tu en trouvait d'autres. A plus ! »


...Réalité. J'ai rien le temps de dire ! Quel culot...

Bon, commençons les fouilles par le bureau du Directeur, on va faire dans l'ordre qu'il a cité, ce sera plus simple. Et j'ai l'impression que la tension va monter en grade à chaque pièce. Il faut que je fasse attention, avec tous les débris au sol, si je me coupe, je pense que les microbes qui rôdent autour ne sont pas de simples bronchites... A ma gauche, tous les bureaux des anciens employés sont vides, pas un siège, rien, même pas une trace un peu jaunie qu'aurait laissé un tableau accroché au mur. J'entre dans la pièce dont la porte était plus grande que les autres. Etonnament, ici, tous les meubles ont été conservés, mais pas forcément bien rangés. La mousse du siège du bureau a tendance à s'effriter puis s'effondrer par terre, charmant. La vitre de l'ordinateur a été cassée, la souris éventrée et même l'unité centrale pourtant bien cachée n'a pas été épargnée.

Tient ? Un livre ? Il était dans le double fond d'un tiroir... c'est exactement le même que celui que j'avais trouvé à la librairie ! Seulement... toutes les pages ont été arrachées ou l'encre a coûlé avec le feu, ou encore certaines ont carrément brûlées... sauf la dernière ! Miracle !

« Ainsi, il ouvrit son coeur et libéra un immense pouvoir, appelé pouvoir de l'aura. L'essence même de la vie, que chaque esprit contient, il réussit à la matérialiser, tuant ainsi son adversaire et il périt dans ses propres flammes. »

Il est réellement mort ? Périr dans ses flammes... il était interné ici... ça ne peut pas être une coincidence ! C'est lui qui a dû tout faire brûler. C'était obligé ! Mais alors, ce n'est pas le gouvernement ? Pourquoi ont-ils étouffés l'affaire alors ?
Ce qui m'intrigue le plus, c'est « matérialiser l'aura ». A quoi cela peut-il servir ? Quel effet cette action a-t-elle sur l'environnement autour ?

Si seulement j'avais un petit sac pour garder la feuille avec moi, ce serait mieux, je pourrai y réflechir plus tard. Quoi que, il y a Nejiko dans ma tête qui connaît tout et retient tout, vu que je sais ce qu'il y a sur cette page, il le sait automatiquement, je la laisse là.

Je retraverse le petit couloir sombre pour retourner à l'acceuil, et continuer en fâce. La courette... elle... est magnifique !
C'est typiquement le genre de décors auquel on ne s'attend pas, des orchidées ont envahie chaque parcelle de terrain, et les murs n'ont pas été épargnés, une glycine parfume le tout de son doux parfum. Un tableau de maître, tout de rose, de bleu, de vert et de violet, avec des pointes de rouge et jaune. Au centre de tout, il y a un arbre, donc l'écorce paraît étrangement brûlée et saine à la fois. Peut-être que c'est d'ici que le Feunard que je dois trouver a terminé son combat, le pouvoir de l'aura, faire naître la vie... je ne sais pas.

Lorsque je re-rentre dans le bâtiment, au niveau des couloirs, toutes les cellules sont dans le même état que les bureaux des employés : vide. Le blanc total, rien.
Il ne me reste donc plus que la pièce centrale, celle qui apparemment recèle de secrets, et plus que douteux. J'y cours, l'approche de l'arbre de la cours m'a donné une énergie incroyable, tout les sentiments négatifs ont disparu.


Au fond de l'acceuil, c'est la plus grande porte. A chaque côté, des cadenats ont été fracturés, en très grand nombre. Une odeur répugnante s'échappe des interstices entre le mur et la porte, comme... un cadavre.

Chapitre 9 : Des questions à des questions

Je pousse lentement la porte. Les poussières virevoltent dans ce nouveau courant d’air entrant, cachant partiellement la pièce que je dois découvrir. Une douce lumière leur donne un air de millions d’étoiles filantes, mais je me ressaisie : ça reste de la poussière… Je reste prudente, sur mes gardes, j’ai l’impression que c’est bien le tout début de ma réelle aventure… L’excitation commence à se faire ressentir, je vois enfin, le voile s’est levé !

Cet endroit porte bien son nom de « pièce principale », le plafond est haut, si haut qu’on le distingue à peine. Tout est plutôt sombre ; seules les rangées de fenêtres en hauteur permettent à une traînée de lumière d’entrer. Je baisse un peu les yeux, et découvre des machines, beaucoup de machines… j’ai peur de leur utilisation passée : aider ? Ou…
De toute manière, le savoir ne m’avancera pas à grand chose, ou plutôt, je crois que l’apprendre m’effondrais. Je ne sais pas si renier la vérité sert à avancer, mais si cela nous permet d’être heureux. Je m’avance avec toujours ces rangées de tas de ferraille rouillée autour, l’ambiance est malsaine, je dois m’en aller, vite. J’arrive face à une estrade où une couverture couvre une masse. Il n’y a aucune odeur, l’impression que j’avais eu à la porte d’entrée a disparu. Je m’approche lentement et examine le bout de tissu : il est noir, épais, certainement lourd. Ma patte glisse lentement sous un coin, mon autre patte fait de même, et toutes les deux elles lancent en l’air le drap, laissant ce qu’il y a dessous à la lumière.
« Non ! »
Il n’y avait rien en dessous. Je ne comprend pas…C’est impossible que… c’est impossible que la couverture ait fait cette forme là toute seule ! Je dois rêver ! Je dois… rêver…

Je suis dans Traum ? Non, tout est noir, il n’y a pas de sol, ni de plafond, pas de lumière et pourtant, c’est comme si ça n’existait pas ici.

« Bienvenue. »

Je me retourne vivement. Un feunard ! Un feunard argenté aux reflets bleus !

« Excusez-moi, mais seriez vous… ?
-Oui, c’est moi.
- Kurama ?
-Je vous l’ai déjà dit. »

Ses neuf queues caressent le sol tour à tour, avant de repartir en l’air pour redescendre dans une telle grâce… Le temps est comme arrêté tandis qu’ il me fixe, impassible. Le ton est neutre…

« Hum… où sommes-nous ?
-C’est à moi de vous poser la question.
-Vous… ne le savez pas ?
-Non.
-Et… qu’attendez vous ?
-Rien.
-Comment vous ne pouvez rien attendre ? On espère toujours quelque chose !
-Non.
-Bon… soit, mais vous comptez faire quelque chose, je sais pas…
-Non.
-Si vous voulez fuir la conversation, allez-y, mais si vous pouviez faire plus que des réponses monosyllabiques à chaque fois…
-Que veux-tu ?
-Moi ?
-Non
-Je ne comprends pas…
-Moi non plus. »

Ce dialogue est étrange… j’avais déjà conversé avec quelqu’un de cette manière, mais la personne était toujours fuyante pour telle ou telle raison… Or, ici, il s’impose, ne dit rien, et c’est moi qui suis embrouillée… Je ne comprends pas…Il reprend :

« Pourquoi ?
-Hum… pourquoi quoi ?
-Pourquoi essayes-tu ? »

Ses questions me laissent toujours abasourdie. Ses yeux luisent patiemment, et son pelage argenté se détache tellement de là où nous sommes, dans ce noir complet, qui pourtant nous éclaire chacun… Encore une dimension parallèle ? Dans tous les cas, autant décider de répondre le plus vastement possible à ses questions, on verra bien si il développe…

« J’essaye… j’essaye de comprendre pourquoi nous sommes dans cet endroit car il ne m’est pas familier… il y a quelques secondes, j’étais dans un hôpital, et maintenant, je suis là, dans une dimension où on ne peux même pas distinguer le sol des murs et du plafond !
-Mais pourquoi essayes-tu ?
-Hum… j’essaye de te parler parce que tu serais apparemment un des élus, décédés, qui aurait le pouvoir d’invoquer des légendaires, pour sauver le monde de Traum et parallèlement la Terre… c’est ma mission de te retrouver et de t’amener à Nejiko, un bon ami…
-Mais pourquoi essayes-tu ?
-J’essaye de… de tous vous retrouver car je dois trouver un sens à ma vie, en profiter pleinement à travers la satisfaction des autres !
-Non
-Je sais ce que je pense quand même !
-Non
-Bon, alors un indice, puisque tu me connais mieux que moi même !
-Solitude »

Là, je ne comprends pas… il ne me connais pas et m’analyse en un clin d’œil… Même si cet endroit n’est pas effrayant, je crois que c’est mieux pour ma survie que je m‘en aille. Peut-être que ce n’est pas le vrai Kurama ?

« Tu es seule. Ta différence, ta manière de penser, ta manière de réfléchir, de construire ta vie, de penser à l’avenir est différente. Tu veux décrypter le passé, vivre au présent, et prévoir le futur à la fois, mais tu n’as plus le temps. Tu ne t’attaches à personne, car tu sais que dans une vie, elles apparaîtront et repartiront quoique tu fasses. Tu as peur de blesser et d’être blessée, alors tu t’isoles. Mais cette mission est arrivée à point nommée pour toi : t’intéresser aux morts fait que tu es certaine d’avoir toujours de la compagnie.
Seulement, tu n’as pas comprit encore. Tu es là pour permettre aux morts de retourner à la paix et aux vivants d’assumer leurs responsabilités. Tu n’es pas de notre monde, alors ne t’y immisce pas, contente toi de faire ton travail et de ne pas t’attacher à nous. Trouve plutôt des compagnons de voyages vivants, qui t’aideront. Désormais, je vais rejoindre Nejiko dans Traum, tu m’as ouvert le passage, merci. Adieu. »

Je… je n’ai rien eu le temps de dire, qu’il a déjà disparu dans les ténèbres… Je sors d’ici et je fais le point… J’ai bien peur qu’il y ait une grande part de vérité dans ce qu’il a dit. Mais si j’étais simplement incapable de me lier à qui que ce soit ? Je ne sais pas. Et puis, c’est comme si il savait tout lui aussi ! C’est typique des morts ? Et ce n’est que le premier… Mais son ton est resté glacial jusqu’au bout, Nejiko est chaleureux, je ne comprend décidément rien…

Me revoilà dans la grande salle principale, qui me fait finalement penser à un hangar… Je me sens encore abasourdie par ce que le Feunard vient de me dire… Mais de toute manière, qu’il ait raison ou non, je n’ai pas le choix, il faut que j’avance et que je vive ma vie. Je refais alors tout le chemin inverse, repassant sur mes traces de patte laissées il y a peu parmi la poussière…

D’ailleurs, je me rends compte qu’il n’y avait aucun cadavre dans cette pièce, mais alors d’où venait l’odeur de tout à l’heure ? Mon cerveau me joue encore des tours, si je ne peux même plus me fier à mes sens… Voilà que je passe la porte du hall, pour ressortir à l’air pur. Respirer. Marcher dans l’herbe fraîche.
« Et puis zut  ! » et me voilà à me rouler dans une touffe d’herbe sous un arbre tout proche, il faut bien profiter de la vie et oublier à certains moments !

C’est alors que… encore…j’aime bien te rejoindre Nejiko…
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